COMME AU CABARET
Comme au cabaret
Je vais vous chanter
De jolies chansons
Graves ou légères
Comme au cabaret
Vous pourrez chanter
Vous pourrez siffler
Ou bien vous taire
Comme au cabaret
Du temps de L'Ecluse
Du temps de L'Echelle
J'aim'rais vous plaire
Comme au cabaret
J'me mettrai à nu
Mais m'déshabiller
Ça j'sais pas faire
Comme au cabaret
Dans l'intimité
On va se parler
Et l'on va rire
Comme des amoureux
Dans un petit lieu
On se dira vous
Dans un sourire
Comme des amoureux
Les yeux dans les yeux
On se dira tout
Et même le pire
Comme au cabaret
Comme des amoureux
On se dira tout
Tout ce que l'on veut
La la lère...
MERCI
Merci d'être entrés dans mon rêve
A l'heure où le rideau se lève
Merci pour ce soir
Merci pour les roses
Et pour la rosée de vos yeux mouillés
C'est pas facile de dire au r'voir
Mais il y aura d'autres grands soirs
Je garde en souvenir
Les éclats de vos rires
Et même quand mon piano à voiles
Mettra le cap sur les étoiles
Quand l'ange musicien
Me dira : "Allez, viens
Ne fais pas cette tête
On va faire la fête"
Si vous tendez vraiment l'oreille
Vous entendrez tomber du ciel
Des notes en ribambelle
Signées Marie Paule Belle
TOUT COMMENCE
Tout commence, recommence
Comme au temps léger de mes 20 ans
Par une valse, petite valse
Qui s'fout bien de mon âge et du temps
Boucles folles qui s'envolent
J'ai changé, mais vous ne changez pas
Parisienne, plus de gêne
Trois p'tits tours et puis me revoilà
Je vous aime quand bien même
L'avouer peut paraître indécent
Je vous aime, et je sème
Comme avant mes notes aux quatre vents
Années folles qui s'envolent
J'ai voulu vous quitter quelquefois
Parisienne, loin d'la scène
Pour un chagrin qui passait par là
Tout commence, recommence
Mon cœur bat tout au bout de mes doigts
Mes errances, mes silences
J'oublie tout puisque nous revoilà !...
JEUX DRÔLES
Sudoku au saut du lit
Mots fléchés jusqu’à midi
Casino de 5 à 7
Perdition à la roulette
Un poker à Saint Sulpice
Un mah-jong avec Ulysse
Bientôt si tu continues
Aux dames je me mettrai, vois-tu ?
On s’est connu avec Dow Jones
Tu jouais gros avec audace
Et dans ton grès grand avion jaune
On est parti à Las Vegas
Sudoku au saut du lit
Mots croisés jusqu’à minuit
Tapis vert Caesar Palace
Ça sent la liesse dans les liasses
Baccara sans baraka
Sirocco sur le loto
Bientôt si ça continue
Aux dames je me mettrai, vois-tu ?
Lassée de ces machines à sous
Hélas au solitaire, je joue
J’aimais mieux les jeux malicieux
Qu’on partageait en amoureux
Sudoku au saut du lit
Mots fléchés jusqu’à midi
Haro sur les bacchanales
En onze lettres horizontales
Aujourd’hui je dis banco
Pour un départ en solo
Avec toi je ne joue plus
Je préfère les dames au sudoku
L'OISEAU GRIS
Je voulais seulement
Te montrer un oiseau
Un oiseau tout gris mais dont le chant est beau
Je voulais seulement
Te montrer la fontaine
Est-ce que c’est un chien ou bien une sirène
Qui se tient sur la queue et qui crache de l’eau ?
Je voulais te montrer un oiseau
Je voulais seulement
Te montrer un ruisseau
Une eau prisonnière et qui se plaint tout haut
Te montrer cette fleur qui meurt dans la journée
Est-ce que c’est un lys ou une centaurée
Dont le bleu velouté est celui des vitraux ?
Je voulais te montrer un ruisseau
Je voulais seulement
Te montrer la maison
D’un homme dont on a oublié le nom
Je voulais seulement te montrer sa fenêtre
Il buvait parfois, il était fou peut-être
Il chantait cependant c’est tout ce que l’on sait
Et je voulais t’apprendre à chanter
Tu es
Parti
Beaucoup trop tôt
Je suis
Restée
Au bord des mots
Tu es
Parti
Bien avant l’heure
Je suis
Restée
Au bord des pleurs …
TRAJET D'AMOUR
On s’est aimé à Santander
On ne s’entendait déjà plus
Après 2, 3 verres de Madère
Tu ne m’adorais plus du tout
On est parti pour Pampelune
Voir les taureaux olé olé
Faisant des prières sous la lune
Pour ne pas nous faire encorner
Doux, doux, doux, doux, doux, … tu étais
Doux, doux, doux, doux, doux, … nous n’avons pas pu nous aimer
On est parti pour Buenos Aires
Pour ne pas frôler le fiasco
On s’est retrouvé, jambes en l’air,
Par terre apprenant le tango
Danser, c’était pas ton affaire
On a filé pour Texaco
En amour il faut changer d’air
Et parfois même changer de peau
Doux, doux, doux, doux, doux, … tu voulais
Doux, doux, doux, doux, doux, … nous n’avons pas pu nous aimer
Tu t’es jété sur Dolorès
Moi j’ai préféré Juanito
On s’est raconté nos ivresses
Pour réveiller nos libidos
Tu m’as débarquée à Houston
Ça n’était pas sur le trajet
Tu m’as laissée alone, alone
Pardon je parle pas bien anglais
Doux, doux, doux, doux, doux, … tu étais
Doux, doux, doux, doux, doux, … nous n’avons pas pu nous aimer
JE TE TROUVE JAPONAIS
Depuis que je te connais
Je trouve japonais
Quand je viens voir tes estampes
Je tiens bon la rampe
Comme dans le théâtre Nô
Tu m’étreins mais je dis : « no »
Mais un jour tu m’aguichas
Je fus ta geisha
[Refrain 1]
J’aime le Japon
Dis-je quand commence notre duo
J’aime tes jupons
Français sont nos frissons
J’aime les Français
Dis-tu quand s’achève notre duo
Tu es si bien nippée
Nippons sont nos baisers
Depuis mon cœur est à l’aise
J’voudrais être japonaise
Dev’nir Madame Chrysanthème
Plus que forte en thème
Et quand le doute me guette
Tu sais te servir de tes baguettes
Depuis que je te connais
De plus en plus japonais
Ta cadence en kimono
Est de haut niveau
Maintenant je suis ta mie
Je dors sur un tatami
T’en fais des photos spéciales
Pour vendre à Pigalle
[Refrain 2]
J’aime le Japon
Grâce à tes photos, j’ai beaucoup de sous
J’aime tes dessous
Pas fripés mais fripons
Faut beaucoup de yens
Pour faire du zen, avoir des loisirs
Là où y’a d’la zêne
Y gnia pas de plaisir
CHEZ PIVOT
En allant chez Pivot, chez Pivot, chez Pivot
Je n'étais pas à l'aise dans ma peau
En allant chez Pivot, chez Pivot, chez Pivot
Je me torturais le cerveau
Parler d'une noble cause
Ou mettre un corsage rose
On me dit: tous les deux sont payants
Faut pas faire mégalo
Faut pas faire intello
Et surtout faut pas mettre de blanc...
Chez Pivot, chez Pivot
Être ou ne pas être
Mettre ou ne pas mettre
J'en deviens dingo
Chez Pivot, chez Pivot
Être ou ne pas être
Mettre ou ne pas mettre
Un chapeau
Si j'imitais Bardot, out Bardot, oui Bardot
En protégeant les animaux
Oui mais j'ai mon vison, et mon sac en croco
Si je tricotais sur le plateau ?
Montrer mes parchemins
La naissance des mes seins ?
On me dit tous les deux sont payants
Montrez votre culture
Soignez votre coiffure
Et dites un mot sur l'Afghanistan.
Chez Pivot, chez Pivot
Être ou ne pas être
Mettre ou ne pas mettre
J'en deviens dingo
Chez Pivot, chez Pivot
Être ou ne pas être
Mettre ou ne pas mettre
Un chapeau
Si j'amenais du pernod, du pernod, du pernod
Pour le planquer dans les lavabos
Si je parlais en argot, en argot, en argot
Si je racontais des trucs pornos ?
Suis-je assez érotique ?
Suis-je assez authentique ?
On me dit: tous les deux sont payants
Mais je reste muette lorsque Pivot me jette:
"Comment s'appelle donc votre roman ?"
TANT PIS TANT MIEUX
Je crois que l'on peut être heureux
Et sans façon, moi je te dis
Si t'es d'accord, bon tant mieux
Si tu l'es pas, ben tant pis
Sans être vraiment amoureux
On peut devenir des amis
Si t'es d'accord, bon tant mieux
Si tu l'es pas, ben tant pis
J'ai un studio petit pour deux
Oui, mais dedans, j'ai un grand lit
Si t'es d'accord, tant mieux
Si tu l'es pas, tant pis
Tout ne serait pas toujours bleu
Mais pas non plus toujours tout gris
Si t'es d'accord, bon tant mieux
Si tu l'es pas, tant pis
Il faut s'aimer tambour battant
Et surtout quand on a vingt ans
Alors, n'attends pas plus longtemps
Viens dans ma vie ou bien va-t'en
Je crois que l'on peut être heureux
Et se payer un peu d'oubli
Si t'es d'accord, bon tant mieux
Si tu l'es pas, ben tant pis
Tu peux peut-être trouver mieux
Mais tu peux trouver pire aussi
Si t'es d'accord, tant mieux
Si tu l'es pas, tant pis
Pour moi l'amour, c'est trop coûteux
Et le plaisir est dans mes prix
Si t'es d'accord, tant mieux
Si tu l'es pas, tant pis
Tout ne serait pas toujours bleu
Mais pas non plus toujours tout gris
Si t'es d'accord, bon tant mieux
Si tu l'es pas, ben tant pis
Tu as toutes les libertés
De refuser ou d'accepter
Je ne peux que te répéter
Complètement décontractée
Je crois que l'on peut être heureux
Et sans façon, moi je te dis
Si t'es d'accord, tant mieux
Si tu l'es pas, tant pis
Sans être vraiment amoureux
On peut devenir des amis
Si t'es d'accord, bon tant mieux
Si tu l'es pas, ben tant pis
Si t'es d'accord, bon tant mieux
Si tu l'es pas, ben tant pis
Si t'es d'accord, bon tant mieux
Si tu l'es pas, ben tant pis
L’AVENTURIÈRE
Aventurière des grands hôtels
Un seul chemin pour le septième ciel
Des émirats à Montmélian
Mon seul désir: traquer le turban
Faut que je caresse Ali Baba
Ou que je drague le Maharadjah
Mon bel émir, viens dans mes bras
Achète mon corps, je suis à toi
Elle jette son corps au fond des bois
Elle jette son corps au fond des bois
Aventurière
Mon beau sultan
Un jour, six mois, un an, cent ans
Prends-moi sur ton tapis volant
Je déambule dans les palaces
De Bornéo à Caracas
A la recherche du grand vizir
Pour assouvir tous mes désirs
Aventurière des lunes de miel
Viens beau bronzé, je te jette l'échelle
Dès que tu déposes ta djellaba
Je relis le kamasutra
Enlève le haut, enlève le bas
Enlève le haut, enlève le bas
Aventurière
Mon beau sultan
Un jour, six mois, un an, cent ans
Prends-moi sur ton tapis persan
Aventurière, je tire l'échelle
Grimpe jusqu'en haut
Mon bel Abdel
De Tripoli à Saint-Nazaire
Me fais pas attendre
Je suis ta moukère
Je me suis mise à la planche à clous
Et je saute comme un kangourou
Qui donc recueille
Tous mes soupirs?
C'est mon unique, mon grand fakir
C'est son eunuque, son grand tapis
C'est son eunuque, son grand tapis
Aventurière
Mon beau sultan
Un jour, six mois, un an, cent ans
Prends-moi sur ton tapis roulant
MINI-MINITEL
Texte : / Françoise Mallet-Joris
Musique : Marie Paule Belle
1987
D'abord, j'hésite, je n'ose pas
Puis je l'effleure de mes doigts
Et tout de suite, il réagit
Que ça va vite, je rougis
Moi qui ai un petit problème de langage
Avec des gestes je suis beaucoup moins sage
Je suis timide, mais je crois que j'ai fait une touche
Je me décide et mon message me touche
Oui, j'ose
Elle ose
Maintenant, je vois la vie en rose
Mini, mini, mini... minitel
Timi, timi, timidité
C'est pas crimi, crimi, crimi... nel
Mini, mini, mini péché
Ça se précise, il a du cran
Mots en chemise sur l'écran
Pudeur de femme, tu en prends un coup
Je n'ai presque plus peur du loup
Moi qui ai un petit problème de contact
Au début j'étais autodidacte
Mais je progresse à la vitesse d'un train
Mais je pianote déjà avec une main
Oui j'ose
Elle ose
Et maintenant, je vois la vie en rose
Mini, mini, mini... minitel
Timi, timi, timidité
C'est pas crimi, crimi, crimi... nel
Mini, mini, mini péché
Je l'imagine très baraqué
Ou dans un jean bien moulé
Ce qui m'étonne avec ce jeu
C'est que je change d'homme quand je veux
Moi qui avais comme un petit problème
Maintenant je me suis fait un harem
Je suis plus timide
Je suis de plus en plus femme
Je suis plus timide
Mais je suis polygame
Oui, j'ose
Elle ose
Mini, mini, mini... minitel
Timi, timi, timidité
C'est pas crimi, crimi, crimi... nel
Mini, mini, mini péché
LA BICYCLETTE
J'aime bien regarder ma bicyclette
j'aime bien astiquer son guidon bleu
et j'aime bien faire tinter sa sonnette
Elle me fait rêver et je crois m'envoler
M'asseyant près d'elle pour la regarder
J'aime bien parler à ma bicyclette
et j'aime faire des projets pour nous deux
lui acheter des nickels pour sa fête
Elle me fait rêver et je crois m'envoler
M'asseyant près d'elle pour bavarder
J'aime bien chanter pour ma bicyclette
je vais lui dire bonsoir dans le grenier
mais quelque fois, j'ai peur qu'elle ne s'embête
qu'elle ne me fasse la gueule
qu'elle se sente un peu seule
il faudrait peut-être la promener
L'ARBRE DES VILLES ET L'ARBRE DES CHAMPS
Un arbre est mal à l'aise
quand il vit loin des bois
Un chêne ou un mélèze
ça n'est pas fait pour ça
Tu as l'air lamentable
perdu dans le béton
un sapin, un érable
lui faut un horizon
Moi, je vis libre et heureux
le vent qui court caresse mes cheveux
mes racines vont au loin
prendre l'eau dont j'ai besoin
Un arbre est mal à l'aise
quand il vit loin des bois
Un chêne ou un mélèze
ça n'est pas fait pour ça
Un arbre est nécessaire
aux enfants des cités
Il devient centenaire
à les voir s'amuser
Je suis leur balançoire
et leur totem indien
Je sers à leurs histoires
déjà, ils m'aiment bien
Je vis utile et heureux
je suis toujours le centre de leurs jeux
et s'ils me traitent avec soin
c'est tout ce dont j'ai besoin
Je deviens leur cabane
mes branches sont leur toit
Un hêtre ou un platane
c'est vraiment fait pour ça
Quand j'aurai pris des forces
quand je serai plus vieux
y aura sur mon écorce
des prénoms d'amoureux
Un arbre est nécessaire
aux enfants des cités
Il devient centenaire
à les voir s'amuser
Il devient centenaire
à les voir s'amuser
LE JUDAS
J'étais en train de repasser
Les manches de ma solitude
Vous avez eu peur de sonner
J'ai deviné votre inquiétude
En regardant par le judas
J'ai toujours l’œil à mon judas
J'ai toujours l’œil à mon judas
Posez vos deux mains
Le long de mon cou
Ne pensez à rien
Et soyez très doux
Je vous ai dit: veuillez entrer
Vous me plaisez, c'est l'habitude
Après ce tout petit dîner
Préparez-vous à le interlude
Soyez sincère devant moi
Car je suis belle et non Judas
Car je suis belle et non Judas
Posez vos deux mains
Le long de mon cou
Ne pensez à rien
Et soyez très doux
Je vous vois qui passez le nez
Voulez-vous bien être moins prude
Sachez que si vous êtes entré
C'est grâce à vos airs un peu rudes
Déposez donc votre barda
Trahissez-moi, soyez Judas
Trahissez-moi, soyez Judas
Posez vos deux mains
Le long de mon cou
Ne pensez à rien
Et soyez moins doux
Voilà que déjà vous vous rhabillez
Déjà sorti de l'hébétude
Et je sens bien qu'à m'adorer
Vous préférez la quiétude
Envoyez-moi un autre gars
Je vous surveille par le judas
Je vous surveille par le judas
GERTRUDE
Dans le garage
Éclairé par une bougie
On n'est pas toujours très sage
Enfin tant pis
Dans le garage
Au beau milieu des autos
On se rend des petits hommages
Ce que c'est beau
Oh, mais je vous voir venir
Avec vos grands airs prudes
Pensant déjà au pire
Comme si je m'appelais Gertrude
Dans la remise
Parmi de choses, balais
Pas besoin d'une entremise
Pour se rencontrer
Dans la remise
Sur un sofa tout mité
On fait des concours de bises
A tout casser
Oh, mais je vous vois frémir
Dans vos cols amidonnés
Vous ne voyez que le pire
Comme si je m'appelais Friné
Dans le grenier
Englouti par la poussière
Nous aimons nous taquiner
J'en suis très fière
Dans le grenier
J'aurai bientôt des enfants
Je les y élèverai avec talent
Oh, mais je vous vois sourire
Du haut de vos mains soignées
Et vous regrettez le pire
De vos premières années
Et vous regrettez le pire
De vos premières années
SI J’ÉTAIS VEUVE
LA RÊVEUSE
Quand retour de chez Vog, je suis rentrée chez moi
Quand Firmin m'a aidée à ôter mon vison
Quand j'ai baisé au front mon petit chi-wa-wa
Le Rembrandt a bougé sur le mur du salon
Alors exténuée par cet après-midi
Et les mains fatiguées du port de mes diamants
Je me suis écroulée sur le tapis persan
J'ai pensé au bonheur d'habiter un taudis...
Si j'avais un taudis
Je mangerais par terre
Il y aurait des fourmis et des éclats de verre
Si j'avais un taudis
Un antre ou un repaire
J'inviterais des amis à venir prendre un verre d'éther
Et puis Marc est rentré, il a jeté ses gants
Sur la tablette en or où meurt un caoutchouc
Il s'est lavé les mains et m'a dit en chantant:
Je viens de vous tromper, pardon, m'en voulez-vous?
J'ai répondu: mon pauvre, allons, je vous en prie
Et sans cesser de lire le divin Papillon
J'ai senti le Rembrandt m'observer d'un œil rond
Comme j'aurais aimé vivre avec un bandit!
Si j'avais un bandit
Fort comme un cimeterre
Je n'attendrais pas minuit pour partir pour Cythère
Si j'avais un bandit
Je meublerais son repaire
Et avec mes amis j'irais pour prendre un verre de sang
Mais c'est fini de rêver, nous allons au théâtre
Voir je ne sais quel drame, et frôler des duchesses
Aux cheveux argentés, aux figures de plâtre
Tous ces gens que je vois le dimanche à la messe
Plus un instant à moi, des rendez-vous toujours
Robes à essayer, amants d'après-midi
Je n'ai plus une seconde sans Rolls et sans petits fours
Si je pouvais au moins être libre un samedi...
Si j'avais mon samedi
Libre comme une postière
Je resterais dans mon lit jouant les milliardaires
Si j'avais mon samedi
J'enlèverais la poussière
Et avec mes amis j'irais pour prendre un verre au Ritz!
IL N'Y A RIEN À COMPRENDRE
Il n'y a rien à comprendre
Tu es venu, tu repars
Et je n'ai fait que t'attendre
Pour te découvrir trop tard
Sur la valse de la vie
Nous dansons à contretemps
Ce que je vise aujourd'hui
Tu l'as vécu bien avant
Quand tu me disais je t'aime
Je riais tout doucement
Et je vois qu'aujourd'hui même
Tu agis pareillement
Il n'y a rien à comprendre
Tu es venu, tu repars
Et je n'ai fait que t'attendre
Pour te découvrir trop tard
Sur la valse de la vie
Nous dansons à contretemps
Ce que je vise aujourd'hui
Tu l'as vécu bien avant
Et si sans le vouloir
Tu as pleuré après mon départ
Avec un temps de retard
Je pleure, vois-tu, comme toi
Il n'y a rien à comprendre
Tu es venu, tu repars
Et je n'ai fait que t'attendre
Pour te découvrir trop tard
Sur la valse de la vie
Nous dansons à contretemps
Ce que je vise aujourd'hui
Tu l'as vécu bien avant
TOUT VIENT A POINT
Vous m'avez dit que j'étais belle
Dans la splendeur de mes vingt ans
Vous savez je suis demoiselle
Vous ai-je dit ingénument
Et je sais bien qu'une hirondelle
Ne fait pas le printemps
Et je sais bien qu'une hirondelle
Ne fait pas le printemps
Vous m'avez dit cent fois je t'aime
Et je n'ai pas eu peur du tout
Loin de penser au phénomène
Du berger Guillot et du loup
J'en suis sûre vous m'aimiez beaucoup
Car de foudre j'avais le coup
J'en suis sûre vous m'aimiez beaucoup
Car de foudre j'avais le coup
Vous m'avez dit en un sourire
Le mieux est l'ennemi du bien
Ce n'serait pas mal de faire le pire
Je vous ferai mieux que du bien
Et je sais bien qu'une hirondelle
Ne fait pas le printemps
Et je sais bien qu'une hirondelle
Ne fait pas le printemps
Je vous ai dit d'un air trop tendre
Patience, attendons demain
Vous vous êtes mis en colère
J'ai joué des pieds et des poings
Mon refus ne fût qu'éphémère
Tout vient à point, tout vient à point
On le dit à qui sait attendre
Maintenant j'attends un bambin
Texte : Pierre Grosz
Musique : Marie Paule Belle
Edition : Art Music France, Warner Chappell
Interprète : Bibie
1988
C’est pas du disco c’est pas du funky
C’est pas du mambo juste une chanson d’nuit
Pour dire que j’m’ennuie sans toi dans ma vie
C’est une chanson de nuit
C’est pas un chopper au tempo vengeur
Qui s’fait des chaleurs à deux cents à l’heure
Une rage, une folie qui déchire qui crie
Juste une chanson de nuit
Refrain
Pour une peine de cœur qui vaut la peine
Et j’y pense même pas mais c’est là quand même
Si tu vois l’brouillard sur la Seine
Souviens-toi y’a quelqu’un qui t’aime
Les gens des cafés, les gens des taxis
Et ceux dans les cubes des villes endormies
Sauront tous – tant pis – que t’as une amie
Dans une chanson d’nuit
Quand les chats s’bataillent là-haut sur les toits
Que cette chanson aille tout droit jusqu’à toi
Te dire que j’m’ennuie, te dire que, voilà
Une chanson pour toi…
Pour une peine de cœur qui vaut la peine
Et j’y pense même pas mais c’est là quand même
Si tu vois l’brouillard sur la Seine
Souviens-toi y’a quelqu’un qui t’aime
C’est pas du disco c’est pas du funky
C’est pas du mambo juste une chanson d’nuit
Pour dire que j’m’ennuie sans toi dans ma vie
C’est une chanson d’nuit…
Et quand j’me rappelle de quand tu m’embrasses
J’essuie pas mes yeux, j’mets les essuie-glaces
Quand j’roule sur la place où commence la pluie
Dans cette chanson d’nuit…
Pour une peine de cœur qui vaut la peine
Et j’y pense même pas mais c’est là quand même
Si tu vois l’brouillard sur la Seine
Souviens-toi y’a quelqu’un qui t’aime
Texte : Françoise Mallet-Joris
Musique : Marie Paule Belle
Edition : Emma Productions
Deux cinzanin un martino et un pastis rival
Un mal aux pieds, un' veste usée au tarif syndical
Garçon d'café c'est un métier parfait'ment honorable
Trois cafés crème, un thé citron, un demi panaché
Voyez terrasse, un coup d'torchon, et toujours mal aux pieds
Toujours marcher pour n'arriver jamais qu'au bout de la journée
Et dir' qu'avec ces kilomètr's j'aurais pu voir la mer,la mer, la mer,
J'aurais pu fair'la guerre et revenir couvert de gloire.
Mais toi qui causes, est-ce que tu oses
Et dir' qu'au lieu d'me crever à porter des chopes
J'aurais marché tout droit je serais à Détroit
Comme tous ces jeun's qui font du stop
Faudrait que j'essaie c'est dans mon horoscope
Deux amoureux, un vieux monsieur, une dame avec son chien
Et avec ça ? la verse pour deux ! votre mari va bien ?
Gens du quartier, faut leur parler
Faut toujours être aimable
Un verre de rouge, un coup d'cafard, un ras-le-bol pour deux
Je vais je viens il n'faut pas croir' pour ça que j'n'ai pas d'yeux
S'ils vienn'nt rêver dans mon café
C'est qu'ils ont tous la même idée
Et dire qu'avec ces kilomètres j'aurais pu voir
La mer, la mer, la mer, ou seul'ment la rivière
Et rev'nir avec une histoire
Qu'on se répète et qu'on regrette.
Et dire qu'au lieu d'aller d'la terrasse au comptoir
J'aurais roulé ma bosse, j's'rais à Saragosse
J'peux quand même pas me fair' clochard
Mais il me semble qu'j'ai dû me faire avoir...
Texte : Michel Grisolia / Françoise Mallet-Joris
Musique : Marie Paule Belle
Edition : Emma Productions
Interprètes : Sylvie Vartan / Marie Paule Belle
1977
Adieu le petit lavabo
Quand nous pass’rons à Bobino
Adieu la chambre sous les toits
Quand nous pass’rons à l’Olympia
Mais nous n’en sommes pas encore là
Un’fois qu’on a les bonn’s adresses
On est déjà du Show bisness
On tutoie les gens du métier
Avant d’les avoir rencontrés
Il faut s’faire voir aux grand’premières
Passant par la port’de derrière
Tu vois j’ai déjà tout compris
Y a deux jours que j’suis à Paris
Vivre à Paris c’est la vie à l’envers
Vivre à Paris c’est la vie à l’envers
Ça nous prendra quelques semaines
On s’ra les stars, on s’ra les reines
On chang’ra de robes tous les jours
On vivra de folles amours
Au fond c’est pas si compliqué
C’est comme si c’était déjà fait
Mettons vite nos bigoudis
Nous allons conquérir Paris
Paris, Paris
Paris, Paris,
Paris, Paris, Paris, Paris, Paris.
Texte : Françoise Mallet-Joris
Musique : Marie Paule Belle
Pour sentir l’odeur du pain
Au sésame ou au cumin
Fallait faire la queue longtemps dans ce pays
Tout’ la ville n'est que banlieue
On se débrouill’ comme on peut
Il pousse entre les pavés des fleurs meurtries
Et pourquoi le mot maison
Là-bas rime avec prison
Et les voisins en sont les gardiens ?
Ici je lis mon journal
Où je veux et c'est banal
Ici je n'ai plus peur au petit matin.
Refrain 1 :
Il n'y avait rien à regretter là-bas
Alors je suis partie loin de chez moi
Ici je suis bien, je suis chez moi chez toi
Pourtant j'ai des souv’nirs qui restent en moi
Un homme en noir à cheval
Le froid de la cathédrale
Et devant les braseros, dans l’avenue
L’aveugl’ au violon très faux,
Dans les rues que des vélos,
J’entendrai toujours ces bruits qui continuent
Des travaux jamais finis
Pour des enfants qui en rient
Tous ces visages sans un nom dessus
Pour les voisins d'à côté
Je n’suis pas un’ émigrée
Car ils font comm’ s’ils m’avaient toujours connue.
Refrain 2 :
Il n'y avait rien à regretter là-bas
Alors je suis partie loin de chez moi
Ici je suis bien, je suis chez moi chez toi
Pourtant j'ai des souv’nirs qui restent en moi
Refrain 3 :
Il n’y avait rien à regretter là-bas
Pourtant j’y pense encore, j’ai un peu mal
Même si je suis loin, si je suis bien chez toi
Je n’ai pas quitté mon pays natal
LES SENTIMENTS
Paroles : Viviane Forrester
Musique : Marie Paule Belle
Interprète : Pauline Julien
Les feuilles tombent, est-ce la peine ?
Nous n’avons plus beaucoup de temps
Prends-moi, je veux que tu me prennes
Prends-moi par les sentiments
Dehors, on lutte, ailleurs on tue
Nous n’avons plus beaucoup de temps
En silence vont les passants
Acheter leur pain dans la rue
Les feuilles tombent, est-ce la peine ?
Nous n’avons plus beaucoup de temps
Prends-moi, je veux que tu me prennes
Prends-moi par les sentiments
--------------piano-----------------
Les heures passent, celles de nos peines
Nous n’avons plus beaucoup de temps
Prends-moi, je veux que tu me prennes
Prends-moi par les sentiments
C’est bien toujours la même histoire
Nous n’avons plus beaucoup de temps
Des coffres-forts, des abattoirs
Remplacent le vrai chant absent
Les heures passent, celles de nos peines
Nous n’avons plus beaucoup de temps
Prends-moi, je veux que tu me prennes
Prends-moi par les sentiments
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Ton cœur, ma peau, tes yeux, tes veines
Nous n’avons plus beaucoup de temps
Prends-moi, je veux que tu me prennes
Prends-moi par les sentiments
Les mêmes chants par tant de bouches
Nous n’avons plus beaucoup de temps
Ici, je t’aime et je te touche
Et c’est ma voix c’est mon accent
Ton cœur, ma peau, tes yeux, tes veines
Nous n’avons plus beaucoup de temps
Prends-moi, je veux que tu me prennes
Prends-moi par les sentiments
LA SERVANTE AU GRAND COEUR
Poème de Charles Baudelaire
Mis en musique par Marie Paule Belle
La servante au grand coeur dont vous étiez jalouse,
Et qui dort son sommeil sous une humble pelouse,
Nous devrions pourtant lui porter quelques fleurs.
Les morts, les pauvres morts, ont de grandes douleurs,
Et quand Octobre souffle, émondeur des vieux arbres,
Son vent mélancolique à l'entour de leurs marbres,
Certe, ils doivent trouver les vivants bien ingrats,
A dormir, comme ils font, chaudement dans leurs draps,
Tandis que, dévorés de noires songeries,
Sans compagnon de lit, sans bonnes causeries,
Vieux squelettes gelés travaillés par le ver,
Ils sentent s'égoutter les neiges de l'hiver
Et le siècle couler, sans qu'amis ni famille
Remplacent les lambeaux qui pendent à leur grille.
Lorsque la bûche siffle et chante, si le soir,
Calme, dans le fauteuil, je la voyais s'asseoir,
Si, par une nuit bleue et froide de décembre,
Je la trouvais tapie en un coin de ma chambre,
Grave, et venant du fond de son lit éternel
Couver l'enfant grandi de son oeil maternel,
Que pourrais-je répondre à cette âme pieuse,
Voyant tomber des pleurs de sa paupière creuse ?
2023 - Copyright © Marie Paule Belle & Céline Dupas-Hutin - Tous droits réservés.