ÇA M'EST ÉGAL

 

Dans l'eau du port, la vie s'évade
Et ça m'est égal
Dans le port, moi je reste en rade
Et ça m'est égal
Le phare a l'air d'avoir pleuré
Mais ça m'est égal
Le rouge lui en est v'nu au nez
Mais ça m'est égal

D'être ici
Sur le port
À attendre encore
Quoi ou qui
Je l'ignore
J'aime l'odeur du port

Dans l'eau du port, les gens s'en vont
Mais ça m'est égal
Dans le port, moi je me morfonds
Mais ça m'est égal
Ici, chacun me dit d' partir
Mais ça m'est égal
C'est vrai que je dois m'en sortir
Mais ça m'est égal

D'être là
Sur le port
Pour attendre encore
Qui ou quoi
C'est mon sort
D'être ancrée au port

Dans l'eau du port, ta voix m'appelle
Et ça m'est égal
Dans l'eau du port, je me rappelle
Et ça m'est égal
Parfois, me penchant sur le bord
Et ça m'est égal
Je vois dans l'eau passer la mort
Et ça m'est égal

Car, ce soir
Sans amour
Je reviens m'asseoir
Car, ce soir
Comme toujours
J'attends le hasard

 

 

L'ODEUR DE L'HERBE

 

[Refrain:]
Toi, tu as l'odeur de l'herbe
Et l'herbe a l'odeur de toi
Toi, tu as l'odeur de l'herbe
L'amour a l'odeur des bois

Sur les pavés, l'herbe ne croît jamais
Au fond des cours monte le jour
Dans les maisons, il y a des lits profonds
Où notre amour se sentirait en prison

Quand on voit tous ces regards vides
Ces gestes fatigués
On veut retrouver les prairies
Courir dans les forêts

[Refrain]


Dans les cités, les oiseaux sont muets
Pas d'horizon sous les balcons
Même la nuit a perdu sa magie
Et notre amour s'y sentirait mort d'ennui

Quand on voit tous ces regards vides
Ces gestes fatigués
On veut retrouver les prairies
Courir dans les forêts

[Refrain]


C'est dans les bois que notre amour est roi
Dans les buissons, nous nous aimons
C'est la forêt qui garde nos secrets
Chambre d'amour qui nous protège à jamais

[ad lib]
Tu as toujours l'odeur de l'herbe
Et l'amour a l'odeur des bois

 

LOIN

 

Loin
Il est un pays qui me fait des signes
Loin
Il y a des regrets là-bas dans les vignes
Loin, loin
Il y a la maison, le lit et la chambre
Loin, loin
La belle saison c'est déjà septembre

Je me demande où l'été s'enfuit
Je me demande si l'amour finit
Existe-t-il vraiment ce pays ?

Loin
Il est un chemin où je te rencontre
Loin
Je te parle encore. Vas-tu me répondre ?
Loin, loin
Il y a ton baiser, ta force secrète
Loin, loin
Notre amour est loin et je me répète

Je me demande où l'été s'enfuit
Je me demande si l'amour finit
Existe-t-il vraiment ce pays ?

Loin
Il est un pays et je veux y croire
Loin
Il y a le soleil qui dit notre histoire
Loin, loin
Il y a la maison qui ouvre ses portes
Loin, loin
La belle saison n'est pas encore morte

Oui, je suis sûre que revient l'été
Oui, je suis sûre que l'amour renaît
Oui, je suis sûre : je repartirai

Loin...

L’ÂME À LA VAGUE

 

J'ai connu des îles

Dans le monde entier

Jacques, Alain ou Gilles

Je les ai quittés

J'ai connu des havres

Dans le monde entier

Mais ce qui me navre

C'est de m'attacher

 

[Refrain:]

J'ai l'âme à la vague

J'ai l'âme qui vogue

Avide, elle drague

C'est comme une drogue

J'ai l'âme à la vague

J'ai l'âme qui vogue

Avide, elle drague

C'est comme une drogue

 

J'ai connu des mers

Sur le monde entier

Des mers et des terres

Que j'ai traversées

J'ai connu des haltes

Dans le monde entier

Plus rien ne m'exalte

J'ai tant voyagé

 

[Refrain]

J'ai l'âme à la vague

J'ai l'âme qui vogue

Avide, elle drague

C'est comme une drogue

J'ai l'âme à la vague

J'ai l'âme qui vogue

Avide, elle drague

C'est comme une drogue

 

J’ai connu des joies

Dans le monde entier

Des hommes, et des voies

J’ai continué

J’ai connu des nuits

Dans le monde entier

Un jour c’est fini

On en a assez

 

[Refrain]

J'ai l'âme à la vague

J'ai l'âme qui vogue

Avide, elle drague

C'est comme une drogue

J'ai l'âme à la vague

J'ai l'âme qui vogue

Avide, elle drague

C'est comme une drogue

 

J'ai connu des peines

Dans le monde entier

Ce sont des rengaines

Qu'il faut oublier

J'ai connu des larmes

Dans le monde entier

J'ai posé les armes

Viennent les regrets

 

J'ai l'âme à la mer

J'ai l'âme à la mort

Et je désespère

De trouver un port

J'ai l'âme à la mer

J'ai l'âme à la mort

Et je désespère

De trouver un port

 

NOUS NE SERONS PLUS JAMAIS SEULS

 

Nous ne serons jamais plus seuls
Nous ne serons jamais plus seuls
Remercions le ciel de nous avoir
Fait rencontrer au cœur de la vile route

Nous ne serons jamais plus seuls
Nous ne serons jamais plus seuls
Faisons le serment dès ce jour
De ne plus être l'un que pour l'autre
Que pour l'autre

Nous sommes partis sans rien dire
Pour le meilleur et loin du pire
Embrasser le monde
Dans ce qu'il avait
De caché de secret

Nous ne serons jamais plus seuls
Unis dans le même linceul
Comme nous le sommes aujourd'hui
En rêvant côte à côte
Côte à côte

Nous ne serons jamais plus seuls
Nous ne serons jamais plus seuls
Faisons le serment dès ce jour
De ne plus être l'un que pour l'autre
Que pour l'autre

Nous sommes partis sans rien dire
Pour le meilleur et loin du pire
Embrasser le monde
Dans ce qu'il avait
De caché de secret

Nous ne serons jamais plus seuls
Nous ne serons jamais plus seuls
Ta vie est ma vie
Et mon coeur suit le tien
Qu'il batte ou qu'il s'arrête
Qu'il s'arrête

Nous ne serons jamais plus seuls
Nous ne serons jamais plus seuls
Ils sont loin les jours
Où je n'avais pour amis
Qu'un miroir et une cigarette

 

 

MA LÈVRE A SAIGNÉ CE MATIN

 

Ma lèvre a saigné ce matin
Sous ton baiser.
C'était hier et c'est déjà trop loin
Et si j'ai mal ce soir
Je te le jure
C'est d'attendre jusqu'à demain

L'amour paraît si proche
Je me reproche
D'en douter parfois
Ce soir, nos mains se joignent
Mais tu t'éloignes
Je doute de toi

Mon cœur a saigné ce matin
Un simple mot.
C'était hier et c'est déjà trop loin
Et si j'ai mal ce soir
Je te le jure
C'est d'attendre jusqu'à demain

Proche comme un mirage
Ton clair visage
Qui va et qui vient
Surgit comme l'écume
Comme la brume
Il disparaît loin

Plus douce chaque jour
Ta meurtrissure
Il n'est pas de mal sans amour
Et ma blessure
Toujours s'apaise et meurt
Et renaîtra toujours
Toujours s'apaise et meurt
Et renaîtra toujours

 

 

COMME LES PIERRES

 

Quand on souffre d'amour
Pourquoi dit-on toujours
Que l'on est malheureux
Comme les pierres ?
Car si notre cœur était fait
De la pierre où je t'attendais
L'on ne souffrirait guère

Elles n'ont pas de chagrin
Et le long du chemin
Elles vont régulières
Au bal, au cimetière
Je voudrais être ainsi
Que mon cœur soit endurci
À l'image des pierres

Quand j'ai souffert d'amour
J'ai dit "C'est pour toujours
Que mon cœur soit fermé
Comme les pierres"
Car si notre cœur était fait
De la pierre où je t'attendais
Je ne souffrirais guère

Quand il est enfin rentré
Lui qui m'avait fait pleurer
Je n'avais plus de peine
Plus d'amour, plus de haine
Mais j'avais tant de regrets
Et mon cœur, je le cherchais
Ne trouvant qu'une pierre

Je souffrirais d'amour
J'y consens pour toujours
J'aime mieux mon chagrin
Que cette pierre
Car si notre cœur était fait
De la pierre où je t'attendais
La vie ne vaudrait guère

Quand on souffre d'amour
Pourquoi dit-on toujours
Que l'on est malheureux
Comme les pierres ?
Car si notre cœur était fait
De la pierre où je t'attendais
L'on ne souffrirait guère

 

 

POURQUOI JE T'AIME

 

Je ne sais pas pourquoi je t'aime
Une musique court dans ta voix
Je ne sais pas pourquoi je t'aime
Tes gestes graves dans nos émois

Comme un lierre qui cache la maison
Comme l'eau sous les joncs
Petit à petit, tu m'as envahie
Dans la douce prison de tes deux bras
Je ne bouge pas

Je ne sais pas pourquoi je t'aime
La transparence de tes regards
Je ne sais pas pourquoi je t'aime
C'est le miracle, c'est le hasard

Comme un brouillard qui traîne sur les champs
Comme l'écho d'un chant
Petit à petit, tu m'as envahie
Dans la douce prison de tes deux bras
Je ne bouge pas

Je ne sais pas pourquoi je t'aime
Mais ta présence parle pour toi
Je ne sais pas pourquoi je t'aime
Dans le silence de notre joie

NOSFERATU

 

Seule au fond de mon manoir

Perchée sur un piton noir

J´attends ta venue

Et pour cela, je suis nue

Ma peau vibre sous le drap

Viendra, viendra pas ?

 

Nosferatu

Quand viendras-tu

Boire mon sang et ma vertu ?

Nosferatu

Comme je dors à poings fermés

Je ne peux pas deviner

À quelle heure tu viens

Mais quand, au petit matin

Dans ma glace, je me vois pâle

C´est le principal

Nosferatu

C´est qu’t´es venu

Boire mon sang et ma vertu

Nosferatu

 

Et puis sur une tasse de thé

Écrit avec du sang frais

Y a un mot d´amour

Où tu dis que tout le jour

Tu attends le crépuscule

Pour mes p´tits globules

 

Nosferatu

Tu es venu

Boire mon sang et ma vertu

Nosferatu

Mais ce que je n´savais pas

C´est que tu étais papa

D´un drôle de prince

Qui est venu m´ voir après toi

Et depuis, pour lui j´en pince

J´aime Dracula

 

Nosferatu

Tu es cocu

Et je deviendrai, vois-tu

Bientôt ta bru

WOLFGANG ET MOI

 

C'est fini la sourdine

Je rue dans les brancards

Je suis Léopoldine

La sœur de Mozart

Et comme la renommée

N'est pas un boomerang

Je n'aurais pas dû le laisser signer

Wolfgang

 

Wolfgang et moi

Ça n'allait pas tout seul

Il était fort en gueule

Moi sur la clef de fa

Fa fa fa fa...

Wolfgang et moi

On s'aimait bien quand même

Lui était fort à bras

Moi j'étais forte en thème

 

Aujourd'hui sous son nom

Mes œuvres sont jouées

Tout ça parce que je n'osais

Pas lui dire non

Quand il passait son temps

À jouer à la poupée

Pendant que j'écrivais ses symphonies

Bidon

 

Wolfgang et moi

C'était comme chien et chat

Il faisait le joli cœur

Avec mes droits d'auteur

Teur teur teur teur...

Wolfgang et moi

C'était pas rigolo

Et de nos éclats de voix

Il naquit "Figaro"

Et patati patata

Et patati patata...

 

Quand papa recevait

Les marquises au clavecin

Wolfgang leur racontait

Des bluettes et des trucs

Ses fourberies à lui

Valaient deux cents Scapin

Et moi je me faisais suer

À finir la marche turque

 

Wolfgang et moi

C'était le bon vieux temps

Il jouait les Don Juan

Moi je le composais

Zézézézézé...

 

Mais cette fois

Ou je fais le tube de la semaine

Ou je dis que le requiem

Il est de Beethoven

Ou je dis que le requiem

Il est de Beethoven

De Beethoven de Beethoven...

TRANS EUROP EXPRESS

 

 À la gare du Maine-Montparnasse

Il m'apparut et l'air naïf

Je me mis au guichet d'en face

Et je pris un demi-tarif

Il était beau, présentant bien

Je croyais qu'on partirait loin

Qu'on partirait loin

Qu'on partirait loin

Qu'on partirait loin...

 

Je rêvais du train bleu

Du Trans-Europ Express

L'amour et la vitesse

Les matins fabuleux

Les roues qui grincent

Sur leurs essieux

D'autres provinces

Sous d'autres cieux

Les roues qui grincent

Sur leurs essieux

D'autres provinces

Sous d'autres cieux

 

À la gare du Maine-Montparnasse

Il a ramassé mon ticket

Comme l'on joue à pile ou face

Il m'a emmenée au buffet

Il était beau, il parlait bien

Je croyais qu'on partirait loin

Qu'on partirait loin

Qu'on partirait loin

Qu'on partirait loin

 

 

Je rêvais du train bleu

Du Trans-Europ Express

L'amour et la vitesse

Les matins fabuleux

Les roues qui grincent

Sur leurs essieux

D'autres provinces

Sous d'autres cieux

Les roues qui grincent

Sur leurs essieux

D'autres provinces

Sous d'autres cieux

 

On a démoli Montparnasse

Mais nous n'y allions déjà plus

La fumée bleue des trains qui passent

Emporte mes amours perdues

Il était beau, je l’aimais bien

Je croyais qu'on partirait loin

Qu'on partirait loin

Qu'on partirait loin

Qu'on partirait loin

 

Je rêvais du train bleu

Du Trans-Europ Express

L'amour et la vitesse

Les matins fabuleux

Les roues qui grincent

Sur leurs essieux

D'autres provinces

Sous d'autres cieux

Les roues qui grincent

Sur leurs essieux

D'autres provinces

Sous d'autres cieux